Depuis quelques années, le marché des taxis volants s’impose comme l’une des révolutions les plus prometteuses du transport urbain. À la croisée de l’aéronautique et de la mobilité électrique, ces engins appelés eVTOL (electric Vertical Take-Off and Landing) promettent de désengorger les routes tout en réduisant les émissions polluantes. Ce rêve futuriste, autrefois réservé à la science-fiction, s’ancre désormais dans la réalité, porté par des géants industriels et des start-ups innovantes.
Selon plusieurs rapports, dont celui de Morgan Stanley, le marché mondial des taxis volants pourrait dépasser les 1000 milliards de dollars d’ici 2040. Cette perspective attire des investissements massifs et alimente une compétition féroce entre entreprises américaines, européennes et asiatiques.
Dans cet article, nous verrons aussi comment cette course à l’innovation transforme déjà les politiques urbaines et les modèles économiques.
À retenir :
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Trois entreprises (Joby, EHang, Lilium) concentrent l’essentiel des avancées du marché mondial.
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Les enjeux majeurs : certification, sécurité, coût énergétique et infrastructures.
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Les alliances industrielles façonnent la domination future du marché.
Principaux défis du secteur des taxis volants
Certification, réglementation et sécurité
Un des obstacles majeurs est l’obtention des autorisations de vol et de certification auprès des autorités aéronautiques (FAA aux États-Unis, EASA en Europe, etc.). Les normes de sécurité pour des véhicules volants urbains sont exigeantes, et les processus sont longs. Selon Market Research Future, les contraintes réglementaires freinent la commercialisation.
Coûts de développement et production
Construire un véhicule eVTOL viable impose des investissements massifs en R&D, en tests, en matériaux légers, en batteries à haute densité énergétique. Le coût par unité est élevé, et pour atteindre la rentabilité, il faut des volumes importants, ce qui en retour suppose des ventes anticipées ou des pré-commandes solides.
Infrastructure et intégration urbaine
Même si le véhicule existe, il faut des vertiports (stations de décollage/atterrissage), des réseaux de recharge, des systèmes de gestion du trafic aérien urbain. Sans une infrastructure adaptée, les taxis volants restent théoriques. Coherent Market Insights souligne que ces contraintes ralentissent le déploiement.
Acceptation sociale et bruit
Les riverains peuvent craindre le bruit, la sécurité ou les nuisances visuelles. Pour qu’un taxi volant traverse quotidiennement une ville, il doit être très silencieux, fiable et perçu comme sûr.
Acteurs dominants et stratégies du marché mondial
Certains noms reviennent fréquemment dans les analyses et classements spécialisés. Je vous présente ici les plus en vue, leurs atouts et leurs tactiques.
Joby Aviation (États-Unis)
Joby est souvent cité comme l’un des mieux placés. Il développe un modèle eVTOL capable de transporter 4 à 5 passagers, avec de bonnes performances. Il s’appuie sur des partenariats (Toyota entre autres) pour la production et échafaude des alliances pour le déploiement. Son défi : finaliser la certification.
EHang (Chine)
EHang se présente comme un pionnier des taxis volants autonomes. En Chine, il effectue déjà des vols réels de passagers dans certaines villes. Son avantage : l’autonomie (pas de pilote), l’expérience sur le terrain, et un contexte réglementaire national favorable.
Lilium (Allemagne)
La société allemande mise sur un eVTOL à plus grande portée (pour relier des villes) et a obtenu des commandes importantes notamment de Saudia pour 100 unités. Lilium cherche à combiner portée, performance et services intégrés.
Archer Aviation
Archer vise le marché nord-américain et s’appuie sur un contrat majeur avec United Airlines. Son pari : intégrer ses vols de taxi aérien dans le réseau existant des compagnies aériennes.
Airbus, Boeing, Hyundai / Supernal et Eve
Les grands de l’aéronautique ne restent pas en retrait. Airbus travaille sur son CityAirbus, Boeing est partenaire de Wisk Aero (autonome), Hyundai via sa filiale Supernal conçoit un eVTOL appelé S-A2. Eve, portée par Embraer, développe aussi des projets prometteurs.
Autres challengers
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TCab Tech (Chine) : avec son prototype E20, elle ambitionne de desservir les services urbains.
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Wisk Aero : entreprise autonome issue de Boeing / Kitty Hawk, focalisée sur des modèles sans pilote.
Impacts et conséquences de la domination de certains acteurs
Concentration technologique et dépendance
Si un petit nombre d’acteurs obtient la majorité des certifications et des parts de marché, cela donnera un pouvoir considérable sur les normes, les approvisionnements et les tarifs. Ce sont ces entreprises qui définiront les standards (batteries, pièces, protocoles de sécurité).
Inégalité d’accès géographique
Les pays ou villes ayant plus de financement, de soutien réglementaire, d’infrastructures pourront bénéficier tôt des taxis volants. Les régions en retard dans ces domaines risquent d’être exclues ou dépendantes de fournisseurs externes.
Effet boule de neige des commandes
Des commandes importantes comme celles gagnées par Lilium avec Saudia confèrent une avance stratégique : elles garantissent des volumes, des revenus anticipés, la confiance des investisseurs.
Accélération ou retard selon les collaborations
Les alliances entre compagnies aériennes, constructeurs automobiles, autorités locales et startups seront décisives. Certains acteurs misent tout sur ces partenariats pour franchir les barrières du marché.
Solutions et initiatives pour équilibrer la course
Développement de plateformes ouvertes et standards
Encourager des standards partagés pour batteries, logiciels de vol, protocoles de contrôle pourrait éviter qu’un acteur ne verrouille tout l’écosystème.
Soutien public-privé et réglementation incitative
Les États pourraient offrir des subventions, des structures de test (zones aériennes dédiées), des certifications accélérées. Le soutien anticipé de certaines villes (Dubai, Singapour) montre que les pouvoirs publics peuvent jouer un rôle crucial.
Modèles hybrides de financement
Les pré-commandes, les partenariats avec des groupes existants de transport, les coentreprises peuvent mutualiser les risques et coûts.
Tests pilotes & opérations limitées
Avant le plein déploiement, des opérations pilotes dans des zones restreintes permettront d’ajuster les technologies, les modèles tarifaires, et l’acceptabilité.
Vous rêvez de voir un taxi volant survoler votre ville d’ici quelques années ? Alors restez attentif : cette révolution est déjà en marche. Abonnez-vous à notre newsletter pour suivre l’évolution du marché mondial des eVTOL, les innovations majeures, et les tests en conditions réelles.
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